Le Ramesséum est le temple des millions d'années de Ramsès II, faisant aussi office d’université, situé dans la nécropole thébaine, en face de Louxor, en Égypte.
Au nord des colosses de Memnon, situé entre le temple d'Amenhotep II au nord et celui de Thoutmôsis IV au sud, sur la rive gauche de Thèbes « la ville aux cent portes », est érigé le Ramesséum dont il ne subsiste aujourd'hui que des ruines. Il a été visité vers 300 avant notre ère par Hécatée d'Abdère, visite qui nous est rapportée au ier siècle avant notre ère par l'historien grec Diodore de Sicile ; dans ses recueils, il décrit ce « Tombeau d'Osymandyas » « comme le plus majestueux de toute l'Égypte ». La superficie de ce temple est d'environ dix hectares.
Ainsi nommé par Champollion, le « château de millions d'années » constituait l'endroit où le renouvellement de l'essence divine de pharaon était célébré. Vaste domaine, ceint d'un haut mur d'enceinte, en son centre se trouvait le temple, entouré de bâtiments pour les célébrations des fêtes, des bureaux administratifs, maisons de prêtres, atelier, entrepôts et un palais où résidait Ramsès lors de sa venue sur le site.
Important centre économique, culturel et religieux, le château de millions d'années était un point de convergence intellectuelle et de réflexion théologique.
La publication en 1928 par Kurt Heinrich Sethe du papyrus dramatique du Ramesséum découvert en 1896 dans la tombe « du magicien » a permis d'attester de l'existence d'un théâtre de l'Égypte antique.
Depuis 1991, Christian Leblanc, avec l’Association pour la Sauvegarde du Ramesseum, dirige les fouilles et la restauration du site.
Une statue de Ramsès II, en granit rose, gît brisée à terre au sein de ce temple dédié entièrement au pharaon Ramsès II ; celle-ci devait mesurer environ dix-huit mètres. Cette statue d'un poids approximatif de mille tonnes, l'une des plus grandes statues du pays, est visible depuis l'extérieur du temple.
Lorsque Ramsès II monte sur le trône d'Égypte après une corégence de quelques années auprès de son père Séthi 1er, il est encore très jeune. Couronné, il va accomplir une tâche immense à l'échelle de ses ambitions. Il couvre l'Égypte de très nombreux monuments, tant dans le nord dont il est originaire, et où il fonde sa capitale Pi-Ramsès, que dans le sud. A Thèbes, il met en oeuvre la construction de plusieurs monuments et les consacre à la gloire d'Amon, son père divin.
Comme l'exigeait la tradition, sa tombe, creusée dans la Vallée des Rois , figure parmi les chantiers prioritaires. C'est également dès son accession au trône que fut entreprise la construction du Château de millions d'années d'Ousermaâtrê Setepenrê qui s'unit à Thèbes-la-Cité dans le Domaine d'Amon, en d'autres termes, du temple de culte royal de Ramsès II, plus connu de nos jours sous le nom de Ramesseum. Ce nom moderne lui a été attribué par Jean-François Champollion en 1829.
Le chantier a été commencé avant la fin de l'an II du règne de Ramsès et dut s'achever une vingtaine d'années plus tard, bien avant la célébration de la première grande fête-sed du souverain. La réalisation de cette fondation a été effectuée sous l'autorité de deux maîtres d'œuvre : Penrê originaire de Coptos et Amenemone originaire d'Abydos. Ces deux "conducteurs de travaux" ont été enterrés à Thèbes-Ouest.