Rongorongo est le nom donné à un système de signes gravés sur bois qui pourraient constituer soit une écriture, soit un moyen mnémotechnique pour des récitations de mythes ou de généalogies.

 

D
écouvertes sur l'île de Pâques en 1864 par le missionnaire Eugène Eyraud, ces inscriptions ont résisté à toutes les tentatives de déchiffrement. Seules trois certitudes émergent de leur étude : le sens de lecture en « boustrophédon inversé » : les signes sont alignés en longues séquences, une ligne à l'endroit, une ligne à l'envers, et on a pu vérifier qu'il fallait les lire de gauche à droite en partant de la ligne inférieure de chaque tablette ; leur disposition alternativement inversée fait qu'il faut retourner le support à chaque nouvelle ligne; des séries de symboles (par exemple : oiseau-pénis-poisson-vulve-humain) se répètent à plusieurs reprises, comme un refrain, ce qui a été rapproché des refrains traditionnels des hymnes généalogiques polynésiens (« les oiseaux ont copulé avec les poissons et ainsi ont été engendrés les premiers hommes ») ; la présence sur la tablette dite « Mamari » de deux lignes représentant un calendrier lunaire.
A ce jour aucune datation précise n'à été réalisé.
 



L'une des caractéristiques les plus étonnantes du rongorongo est son mode de lecture, unique au monde : le « boustrophédon inversé » . Les signes se lisent de gauche à droite et de haut en bas, mais, à chaque fin de ligne, il faut tourner la tablette de 180° afin de placer la suivante dans le bon sens, car chaque ligne est tracée à l'envers par rapport à la précédente.

Quant au moment de son apparition, l'hypothèse d'une création relativement récente, inspirée de l'écriture occidentale, semble compromise. Car ont a recueilli des graines de Paschalococos disperta, le palmier de l'île de Pâques. Cet arbre possède un tronc caractéristique en forme de bouteille, que l'un des signes rongorongo serait censé représenter. Les plus récentes de ses graines sont datées de 1300 à 1640, elle sont donc antérieures à la découverte de l'île par les Espagnols en 1722. Si ce signe a été inventé alors que l'arbre existait encore, le rongorongo serait né bien avant l'arrivée des Européens - assurément après le VIe siècle, époque où les premiers hommes sont parvenus sur l'île.


   
   


Ce qui empêche de déchiffrer une écriture, c'est soit la méconnaissance du système linguistique auquel elle est liée, soit l'insuffisance des documents écrits. C'est pourquoi les linguistes butent toujours sur l'écriture de la civilisation de l'Indus dont, par ailleurs, certains symboles et dessins ressemblent étrangement à ceux de l'Ile de Paques. Le très faible nombre des tablettes rongorongo connues rend peu fiables les études statistiques. Les travaux archéologiques menés sur l'île de Pâques apporteront peut-être d'autres documents aux linguistes.





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