Il semble que ce fut l'Anglais Francis Bacon qui, le premier, au XVIIe siècle, s'intéressa de manière objective à la question. On possède plusieurs écrits de ce pionnier sur l'influence des pensées, lors de la distribution des cartes d'un jeu, par exemple, ou sur le jet des dés.
C'est pourtant avec le spiritisme et les tables tournantes que la science commença à
prendre la psychokinésie en considération, cela vers le milieu du siècle dernier environ.
Les chercheurs de cette époque étaient très sceptiques quant à la réalité des messages de
l'au-delà que recevaient les habitués des cercles de disciples d'Allan Kardec. En revanche, ayant constaté l'absence de trucages dans nombre de cas et la production effective de phénomènes de lévitation, ils émirent très vite l'hypothèse que l'esprit des assistants était le vrai responsable de ces manifestations.
Dès les années vingt, le grand J.B. Rhine, que l'on considère aujourd'hui comme le véritable père de la parapsychologie scientifique, obtenait un laboratoire et des crédits à la Duke University, en Caroline du Nord. Il chercha à quantifier le problème, et donc à le traiter par la statistique. Pour lui, tout être humain est potentiellement capable de tordre une petite cuillère ou de déplacer un objet par la force de sa pensée. Simplement, cette faculté est plus ou moins
latente chez les uns et les autres, certains sujets étant doués spontanément et d'autres
ayant besoin "d'éveiller cette faculté puis de l'exercer avant que les effets en soient notables".
Entre 1965 et 1968, les savants occidentaux, parapsychologues compris, apprennent
avec une certaine stupéfaction que les pays de l'Est consacrent depuis 1930 d'importants
crédits à la recherche paranormale. La psychokinésie les mobilise au plus haut point.
On peut voir en Occident le film rapportant la séance de l'université de Leningrad au
cours de laquelle Ninel Kulagina arrête le cœur d'une grenouille par la seule force de
sa concentration. Il y est démontré qu'elle peut aussi déplacer des épingles sous vide,
qu'elle peut agir à distance sur un tissu Vivant, et que la torsion des petites cuillères,
chère à Uri Geller et au Français Jean-Pierre Girard, ne lui fait pas peur.
Un savant britannique, le docteur Benson Herbert, eut la possibilité d'étudier de près le
cas Kulagina. C'est l'époque où les Soviétiques laissent filtrer des informations sur
leurs programmes de parapsychologie. Herbert rencontre la spécialiste soviétique de la
psychokinésie. Sous contrôle scientifique inattaquable elle parvient à ralentir les battements du cœur du docteur, à la fois amusé et terrorisé par l'expérience. Le savant assista également à d'autres manifestations des pouvoirs de Kulagina, par exemple, agir sur les appareillages d'un avion en vol, ou modifier à distance la structure d'une barre de métal...
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 La classique séance du verre Mû par le pouvoir des participants, le verre doit se déplacer et écrire un message...
 Une séance moderne de tables tournantes |