Ce qui nous paraît aujourd'hui farfelu sera peut-être une des sciences de demain : l'action de l'esprit sur la matière qui ne se limite pas au fait de tordre des petites cuillères est à la veille de conquérir ses lettres de noblesse. L'histoire de la découverte de ce pouvoir inconnu de l'homme.

 
Psychokinésie... Les dictionnaires de la langue française ignorent ce mot vaguement barbare qui sent le soufre. Moins restrictives, les encyclopédies anglo-saxonnes ou soviétiques l'ont accueilli, et lui font même la part assez belle en le considérant comme un terme scientifique. Pour les Russes, il devient même prometteur de riches perspectives selon les tenants de la science. avancée et de certaines théories "psychobiologiques" nouvelles. Le très digne dictionnaire d'Oxford, quant à lui, le définit ainsi: Mouvement imprimé sur des objets physiques par le mental sans intervention extérieure d'aucune sorte. La psychokinésie est précisément le pouvoir de l'esprit sur la matière. La faculté paranormale et extrasensorielle d'intervenir, par la seule puissance de la pensée, sur le monde extérieur, d'agir sur les atomes de la matière et sur l'environnement en général, de commander psychiquement au vivant et à l'inanimé... Faculté véritable ou trucage d'illusionniste? La parapsychologie scientifique moderne a beaucoup de mal à faire admettre que des expériences de laboratoires aux Etats-Unis, en Union soviétique ou en Angleterre paraissent démontrer que ce pouvoir existe bel et bien. L'habituel tollé de la science conformiste fait front à n'importe quelle publication de résultats, aussi spectaculaires et rigoureusement contrôlés soient-ils. Il est vrai que cela remettrait en question pas mal de nos idées reçues sur la physique elle-même autant que sur les rapports de l'esprit humain avec le monde qui l'entoure. On parle cependant de cette extraordinaire faculté depuis des temps immémoriaux. De quelque partie du monde qu'elles proviennent, traditions et légendes, cosmogonies et croyances font référence à des êtres plus ou moins divins capables de la mettre en œuvre. Dieux et magiciens n'ont nul besoin de mains ou d'outils pour dicter leur volonté à la matière; ils pensent, simplement, et cette dernière obéit. De même, ils peuvent tuer ou guérir n'importe quel être vivant, de la plante à l'homme. Ils peuvent modifier le réel en se contentant de penser... Mythes que tout cela? Peut-être. Il n'en demeure pas moins que les fidèles de ces croyances au miracle quotidien se sont parfois transmis certains secrets. Leurs "prêtres ou leurs "sorciers" ont hérité d'une parcelle de ce formidable pouvoir, et sont toujours capables de provoquer des phénomènes qui dérangent notre conception un peu trop rationaliste du monde. Chamans ou guérisseurs de village, ces personnages ont incité quelques chercheurs curieux à s'intéresser à une éventuelle intervention paranormale de la pensée sur la matière. D'autant que certains sujets ne dépendant d'aucun contexte religieux ou magique précis paraissaient pouvoir se rendre maîtres de ce pouvoir, ce qui en augmentait la crédibilité scientifique...
 

Il semble que ce fut l'Anglais Francis Bacon qui, le premier, au XVIIe siècle, s'intéressa de manière objective à la question. On possède plusieurs écrits de ce pionnier sur l'influence des pensées, lors de la distribution des cartes d'un jeu, par exemple, ou sur le jet des dés. C'est pourtant avec le spiritisme et les tables tournantes que la science commença à prendre la psychokinésie en considération, cela vers le milieu du siècle dernier environ. Les chercheurs de cette époque étaient très sceptiques quant à la réalité des messages de l'au-delà que recevaient les habitués des cercles de disciples d'Allan Kardec. En revanche, ayant constaté l'absence de trucages dans nombre de cas et la production effective de phénomènes de lévitation, ils émirent très vite l'hypothèse que l'esprit des assistants était le vrai responsable de ces manifestations. Dès les années vingt, le grand J.B. Rhine, que l'on considère aujourd'hui comme le véritable père de la parapsychologie scientifique, obtenait un laboratoire et des crédits à la Duke University, en Caroline du Nord. Il chercha à quantifier le problème, et donc à le traiter par la statistique. Pour lui, tout être humain est potentiellement capable de tordre une petite cuillère ou de déplacer un objet par la force de sa pensée. Simplement, cette faculté est plus ou moins latente chez les uns et les autres, certains sujets étant doués spontanément et d'autres ayant besoin "d'éveiller cette faculté puis de l'exercer avant que les effets en soient notables". Entre 1965 et 1968, les savants occidentaux, parapsychologues compris, apprennent avec une certaine stupéfaction que les pays de l'Est consacrent depuis 1930 d'importants crédits à la recherche paranormale. La psychokinésie les mobilise au plus haut point. On peut voir en Occident le film rapportant la séance de l'université de Leningrad au cours de laquelle Ninel Kulagina arrête le cœur d'une grenouille par la seule force de sa concentration. Il y est démontré qu'elle peut aussi déplacer des épingles sous vide, qu'elle peut agir à distance sur un tissu Vivant, et que la torsion des petites cuillères, chère à Uri Geller et au Français Jean-Pierre Girard, ne lui fait pas peur. Un savant britannique, le docteur Benson Herbert, eut la possibilité d'étudier de près le cas Kulagina. C'est l'époque où les Soviétiques laissent filtrer des informations sur leurs programmes de parapsychologie. Herbert rencontre la spécialiste soviétique de la psychokinésie. Sous contrôle scientifique inattaquable elle parvient à ralentir les battements du cœur du docteur, à la fois amusé et terrorisé par l'expérience. Le savant assista également à d'autres manifestations des pouvoirs de Kulagina, par exemple, agir sur les appareillages d'un avion en vol, ou modifier à distance la structure d'une barre de métal...

La classique séance du verre Mû par le pouvoir des participants, le verre doit se déplacer et écrire un message...






Une séance moderne de tables tournantes

On imagine assez bien un sujet doué de tels pouvoirs agissant sur un circuit informatique ou dans le cerveau électronique d'un missile situés à des milliers de kilomètres afin de modifier complètement leur destination première... l'homme est capable d'agir, par son esprit ou à travers une faculté encore inconnue, sur la matière inerte, sur un tissu vivant ou même sur son propre corps. D'ailleurs, que font les magnétiseurs, les guérisseurs psychiques, sinon de mettre en œuvre, d'instinct, cette mystérieuse énergie que l'on dit maintenant appartenir, de façon plus ou moins latente, à l'ensemble des êtres humains ?




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