Découvert en 1941, l'archipel des AïeAïeAïe, où vivaient ces animaux, fut englouti en 1956 à la suite d'un cataclysme provoqué par des expériences nucléaires secrètes dans la mer du Sud. A cette époque se trouvait à l'Institut Darwin, sur Mairuvili, une commission internationale d'études composée de nombreux chercheurs travaillant sur ce groupe d'animaux. Mais ces chercheurs disparurent avec leur matériel d'étude, les photographies, les collections, ainsi que les procès-verbaux de leurs observations et expériences. On considéra alors que plus rien, excepté le manuscrit de Stümpke, n'existait sur les nasins. Et pourtant... En mars 1978, un squelette d'oreille-volant (Otopteryx votitans) est découvert dans les collections du musée de Genève. Il est exposé au public dès le début du mois suivant. Les surprises allaient se succéder au cours des années et la connaissance des rhinogrades, se préciser. En 1981, notre collègue J. Devidts exhume, dans les réserves du Musée de Strasbourg, la dépouille d'un étrange animal. Confié au taxidermiste D. Nikta, le spécimen est naturalisé. Ainsi, dès le mois d'avril 1981, le Musée de Strasbourg proposait au public ébahi, en exclusivité mondiale, un spécimen naturalisé de reniflard chuintant (Emuctator sorbens). En avril 1984, un paléontologue amateur, J-P. Debris, ramassait au pied des falaises de la Hève (près du Havre), auprès d'une petite ammonite qui allait permettre de le dater du cénomanien inférieur, un galet de craie glauconieuse dure. A sa grande surprise, alors qu'il dégageant l'ammonite, il vit apparaître le squelette phosphaté d'un petit mammifère, qui devait se révéler par la suite être celui d'un rhinograde vieux de cent millions d'années. Des différences minimes avec l'espèce actuelle lui permirent de créer une sous espèce qu'il dédia au conservateur du musée du Havre, G. Bretoni, et qui fut nommée l'Otopteryx |
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