Au cours des siècles suivants. les grands alchimistes européens. poursuivant les travaux de leurs illustres prédécesseurs, vont travailler au Grand œuvre. Parmi eux, Albert le Grand (ll93-1280), canonisé en 1931. Ce dominicain enseigna la philosophie et la théologie à Ratisbonne, à Strasbourg, à Cologne et à Paris. Rappelons ici que, dans cette dernière ville, une foule si considérable se pressait à ses cours qu'il dut bientôt enseigner en plein air, sur une place appelée depuis place Maubert abréviation de (Magister Albertus). Cet érudit, qui fut le maître de saint Thomas d'Aquin, consacra une grande partie de sa vie à reconstituer l'ensemble de la philosophie aristotélicienne d'après les travaux des Arabes et des rabbins et fit preuve d'une grande curiosité scientifique. Citons encore Roger Bacon (1214-1294), le Docteur admirable d'Oxford, l'un des esprits scientifiques les plus brillants et les plus clairvoyants de son temps. Pour cet adepte fervent de la méthode expérimentale, la science ne doit pas être figée dans le respect des Anciens, mais au contraire en perpétuel devenir. Bien que convaincu de l'existence de la pierre philosophale, Bacon n'entreprit toutefois pas de recherches personnelles dans ce domaine. Parmi les alchimistes, l'une des figures les plus hautes en couleur sera, quelque deux siècles plus tard, celle de Philippus Aureolus Theophrastus Bombastus von Hohenheim, passé à la postérité sous le surnom de Paracelse. Après avoir étudié la magie auprès de Hans von Trittenheim à Wurtzbourg, Paracelse mène une vie studieuse et aventureuse, voyageant à travers l'Allemagne, la France, les Pays-Bas, l'Angleterre, la Scandinavie et la Russie. Il s'enrôle comme chirurgien militaire en Italie et passe ses diplômes de médecin à l'université de Ferrare. En 1526, il est nommé chirurgien de la ville de Bâle; il inaugure sa chaire par une violente diatribe publique contre plusieurs auteurs anciens. Après ma mort, mes disciples connaîtront la gloire et vous apporteront la lumière, et ils révéleront au monde comment vous avez jusqu'ici, à l'aide de vos drogues infâmes, comploté la mort des princes...
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