Une gigantesque statue d'airain dans laquelle brûlait un feu dévorant. C'est ainsi que Gustave Flauber dans "Salammbô", décrivait Moloch redoutable divinité des Carthaginois. En cas de menace mortelle sur la cité, les prêtres précipitaient dans le brasier filles et garçons, drapés de noir pour qu'ils ne pussent pas être reconnus.

En dehors des Amériques, les sacrifices d'enfants semblent plutôt rares. Reste pour nos sociétés occidentales les exemples frappants de Carthage et de la Bible.

Le tophet de Carthage
Une nécropole sanctuaire. Les cendres de milliers d'enfant y furent inhumées en près de sept siècles.


Une nécropole qui n'a pas manqué de rappeler aux archéologues les nombreux passages bibliques évoquant le plus cruel des sacrifices. Dans II Rois, XXIII,10, par exemple, Josias, roi de Judas (VIIe siècle av J.-C.), détruit ainsi le tophet de la vallée de Ben Hinnom,au pied de Jérusalem qui deviendra plus tard la célèbre Géhenne -pour que nul ne fasse plus passer son fils ou sa fille par le feu, pour Moloch. Or, plusieurs des cippes de Carthage, sortes d'autel en pierre, retrouvés à l'intérieur de la nécropole enfantine, portent justement la mention «.molch (MoLK) ou « molchomor»,ou encore «molchadam». Comment ne pas y voir le célèbre Moloch de la Bible ? «La nécropole enfantine de Carthage fut donc baptisée ''tophet''.

Plusieurs tophets ont été découverts dans le monde punique, celui des colonies daigne, en Afrique du Nord. Mais pas dans la mère patrie phénicienne, c' est-à-dire au Liban, ni en Espagne où les Carthaginois avaient fondé la cité de Carthagène. Bien qu'aucun géant d' airain n' ait jamais été retrouvé, aux yeux des archéologues de la fin du XIXe siècle et de certains du xxe, les Carthaginois restaient des brutes infanticides. Curieusement, les stèles votives qui entourent les cippes ne mentionnent jamais «Molch». Elles sont généralement dédiées aux deux grandes divinités de Carthage, Baal Hammon et sa parèdre, l'énigmatique Tanit. En 1935, fort de ce constat
.
l'archéologue Otto Eissfeldt, remet le premier en cause l' existence du dieu Moloch à Carthage. Selon lui « Molch »-quelque chose serait plutôt la manière carthaginoise signifierait : sacrifice d'un agneau Comor) à la façon « Molch et « Molchadam , celui d'un « humain Cadam) en l'occurrence un enfant. Aujourd'hui, de plus en plus de spécialistes s'interrogent sur la réalité de ce culte sanglant. Une étude ostéologique récente a démontré que les enfants inhumés en jarre dans le tophet de Carthage ont toujours été incinérés dans la même position, c 'est-à-dire couchés sur le dos.



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