Le gnomon astronomique dans l’église Saint-Sulpice
fut commandé pour déterminer la date exacte de pâques, et les équinoxes hivernaux et estivaux.
UN DA VINCI CODE AFFABULATEUR :
Saint-Sulpice a acquis récemment une nouvelle renommée grâce à un roman célèbre dans le monde entier, vif sujet de polémiques,
dont l’un des épisodes se déroule sous ses voûtes. L’église, en effet, possède un « gnomon » (auquel l’auteur prête
des qualités mystérieuses qu’il n’a pas !). Il s’agit, tout simplement, d’un instrument de mesure qui se compose
d’un obélisque de marbre blanc situé dans le croisillon gauche et d’une ligne de cuivre, encastrée dans le pavement, partant
d’une plaque située dans le croisillon droit, qui le rejoint. Les rayons du soleil, passant à midi par un trou ménagé dans la fenêtre
haute du croisillon droit (sud du transept), viennent frapper des repères portés sur l’obélisque, qui varient selon le jour de l’année.
Ainsi, au solstice d’hiver, le rayon atteint un certain repère sur l’obélisque tandis qu’aux équinoxes le rayon frappe la plaque.
Cetteméridienne indique l’heure de midi et le « gnomon » n’a été conçu que pour déterminer la date des fêtes religieuses, en particulier
celle de Pâques, et non pour cacher les mystères de quelque redoutable société secrète !
Saint-Sulpice est, par ses dimensions, la plus grande église de Paris après Notre-Dame. Elle est longue de 120m et large de 58m.
Sa voûte s’élève à 34m, sa tour nord (à gauche), la plus ornée, à 73m, sa tour sud (à droite), inachevée, à 68m. Précédée par plusieurs autres,
elle est demeurée à peu près intacte depuis sa construction. Il aura fallu 6 architectes en 134 années pour l’achever, après que Anne d’
Autriche en eut posé la première pierre en 1646. La façade est de Servandoni, projet retenu en 1732.
Le mot gnomon est un mot latin qui veut dire aiguille de cadran solaire, venant du grec gnômôn qui désignait une règle ou ce qui sert de règle1.
Par dérivation un gnomonest le nom du plus simple cadran solaire : un bâton planté verticalement dans le sol, ou même encore plus simple: l'homme lui-même.
Le gnomon a donné son nom à la science des cadrans solaires: la gnomonique, ainsi qu'à la personne qui conçoit et réalise des cadrans: le gnomoniste.
De 1893 à 1942 une statue en bronze de François Arago dominait la petite place de l'île de Sein,
où le méridien de Paris coupe le boulevard Arago. Comme tant d'autres à Paris, cette statue fut
fondue pendant la Seconde Guerre mondiale. Il n'en reste que le socle. Pour honorer la mémoire
de François Arago, l'artiste néerlandais Jan Dibbets a conçu selon ses propres termes un "monument
Imaginaire réalisé sur le tracé d'une ligne imaginaire, le méridien de Paris". Le projet se présente
sous la forme d'un parcours ouvert à travers la ville, matérialisé par 135 médaillons en bronze de 12 cm
de diamètre, fixés au sol le Iong du méridien de Paris, entre le périphérique nord et le périphérique sud, traversant certains
sites significatifs des XVIIle, IXe, IIe, VIe et XlVe arrondissements, tels que le jardin du Luxembourg, le Louvre,
le Palais RoyaÎ ou les abords de la place Pigalle. Les médaillons sont marqués du nom d'Arago ainsi que d'un N indiquant
le nord et d'un S indiquant le sud orientés dans l'axe du méridien. Le socle est conçu comme le centre à partir duquel I'oeuvre
s'étend dans deux directions opposées. Cet hommage à Arago constitue une réponse nouvelle délibérément non monumentale,
à l'idée d'hommage. Elle rompt avec le schéma traditionnel de la statuaire commémorative et répond à la question: "Comment faire un monument à la fin du XXe siècle".
La "Ligne gnomon" est composée de 135 médaillons en bronze de 12 cm de diamètre, fixés au sol le long du méridien de Paris, entre le périphérique nord
et le périphérique sud, traversant certains sites significatifs des XVIIle, IXe, IIe, VIe et XlVe arrondissements.
Voici la liste des emplacements des 135 médaillons du nord au sud de Paris:
il peut y avoir plusieur médaillons par place
XVIIIe arrondissement
¤ 18 av. de la Porte de Montmartre, devant la bibliothèque municipale
¤ Angle rue René Binet / av. de la Porte de Montmartre
¤ 45/47 av. Junot
¤ 15 rue S. Dereure
¤ 3 et 10 av. Junot
¤ Mire du Nord, 1 av. Junot, dans cour privative, accès réglementé
¤ 79 rue Lepic
IXe arrondissement
¤ 21 boulevard de Clichy, côté trottoir et sur le terre plein central
¤ 5 rue Duperré
¤ 69/71 rue Pigalle
¤ 34 rue de Châteaudun, cour intérieur du ministère de l'Education nationale
¤ 34 rue de Châteuadun
¤ 18/16 et 9/11 boulevard Haussmann, devant le restaurant
¤ Angle rue Taitbout, devant la brasserie et 24 boulevard des Italiens
IIe arronidissement
¤ 16 rue du 4 septembre
¤ 15 rue saint Augustin
Ie arrondissement
¤ 24 rue de Richelieu
¤ 9 rue de Montpensier
¤ Palais Royal: péristyles de Montpensier et de Chartres, galerie de nemours, passage sous la voûte côté place Colette et place Colette devant le café
¤ Angle place Colette et Conseil d'État, rue saint Honoré
¤ Place du Palais royal, côté rue de Rivoli
¤ Rue de Rivoli, à l'entrée du passage sous voûte
¤ Louvre, aile Richelieu: salle des sculptures françaises et devant l'escalator
¤ Louvre, cour Napoléon, derrière la pyramide
¤ Louvre, aile Denon: salle des antiquités romaines, escalier et couloir
¤ Quai du Louvre, près de l'entrée du pavillon Daru
¤ Port du Louvre, non loin du Pont des Arts
VIe arrondissement
¤ Port des Saints-Pères
¤ Quai Conti, un à l'angle de la place de l'Institut
¤ Place de l'institut, passage rue de Seine
¤ 3 et 12 rue de Seine
¤ Angle rue de Seine / rue des Beaux-Arts
¤ 152 et 125-127 boulevard Saint-Germain
¤ 28 rue de Vaugirard, côté Sénat
¤ Jardin de Luxembourg, sur espaces asphaltés ou cimentés
¤ Rue Auguste Comte, à l'entrée du jardin
¤ Av. de l'Observatoire sur trottoir côté jardin
¤ Angle av. de l'Observatoire / rue Michelet
¤ Jardin Marco Polo
¤ Angle av. de l'Observatoire / rue d'Assas
¤ Place Camille Jullian
¤ Sur terre plein angle av. Denfert Rochereau / av. de l'Observatoire, côté Observatoire
¤ Av. de l'Observatoire
XIVe arrondissement
¤ Cour de l'Observatoire de Paris
¤ A l'intérieur de l'Observatoire
¤ Terrasse et jardin haut, dans l'enceinte protégée de l'Observatoire
¤ Boulevard Arago / place de l'Ile de Sein
¤ 81 rue du faubourg Saint Jacques
¤ Place Saint Jacques
¤ Parc Montsouris
¤ Boulevard Jourdan
¤ Cité universitaire, axe allant du pavillon Canadien au pavillon Cambodgien, le dernier se
trouve derrière ce pavillon
François Arago (1786 - 1853)
Arago est né à Estagel (dans les Pyrénées-Orientales, alors le Roussillon), petite ville dont son père était le Maire,
le 26 février 1786. Il est mort à l'Observatoire de Paris, le 2 octobre 1853.
Arago enfant fut sans doute conquis à l'astronomie par la visite à Estagel de Méchain. Ce dernier avait été chargé en 1792,
avec Delambre, de mesurer la méridienne de France (à Méchain le sud, à Delambre le nord...!). En 1806, encore élève de l'École Polytechnique,
Arago obtient de se voir confier avec Biot l'achèvement des travaux de ses deux illustres devanciers. Il est chargé d'achever la prolongation
de la "méridienne" de France jusqu'aux îles Baléares. L'opération géodésique est suivie d'aventures périlleuses, qui le font passer pour mort:
fait prisonnier par des pirates, il était détenu dans les prisons du Bey d'Alger... Mais l'opération était terminée. À son retour en France,
en 1809, il est élu à l'Académie des Sciences. Il a 23 ans. Il en deviendra le Secrétaire perpétuel, le Président... Il s'installe à l'Observatoire de Paris
où il vit désormais et dont il devient vite la figure marquante. Il y devient directeur des observations en 1834 et directeur délégué du bureau des longitudes
en 1843. Arago peut être considéré comme le père de la vulgarisation scientifique moderne.