![]() Malgré toutes les tentatives d'effacer des mémoires le souvenir des prêtres celtes, le druidisme a survécu. Surtout en Irlande, où, en convertissant au christianisme les filid de l'île, saint Patrick et ses disciples ont sauvé ce qui restait du vieux fonds mythologique celte. L'Irlande est ainsi devenue le véritable conservatoire de l'antique savoir religieux et magique celte. Encore faut-il savoir ce qu'il faut entendre par "druide". Les auteurs anciens ont joyeusement confondu bardes, ovates, druides et autres mages celtes. Pendant longtemps, on a même commis une grossière erreur sur l'étymologie du mot "druide". A cause d'un texte de Pline l'Ancien, on a ainsi rattaché ce mot au grec drus "le chêne". En fait, "druide" provient de dru-wed-es "les très savants", qui contient la même racine que le verbe latin videre et qui souligne à la fois le caractère spécifiquement celtique du mot "druide" et son rattachement aux langues indo-européennes. ![]() |
![]() Au moment de la fondation des villes, leur rôle était décisif. Ils déterminaient le site en consultant leurs oracles et ils lui donnaient un nom. Enfin, les druides pouvaient frapper d'interdit un individu et l'obliger à vivre dans le respect constant de choses à faire absolument ou à ne pas faire absolument. Cathbad, le druide irlandais, frappe ainsi le héros Cuchulain et le soumet à de nombreux interdits : "Se nommer à un seul guerrier, enlever son pied du chemin avant un combat contre un homme seul, venir à l'assemblée avec un seul guerrier, dormir parmi des femmes sans hommes à côté d'elles... " Comme tous les interdits s'avéraient difficiles à respecter, ils constituaient autant de moyens dont les druides se servaient pour obliger les membres de la classe militaire à se plier à des règles de vie conformes à leurs fonctions. ![]() |
![]() Sur les quatre éléments eau, terre, air et feu, les druides exerçaient un pouvoir incontesté. Ils pouvaient, en jetant des sorts sur l'eau, assécher des lacs ou faire jaillir une source des rochers. Ils pouvaient, s'ils le voulaient, faire gémir et se lamenter les vagues sur la grève. Ils connaissaient aussi des fontaines aux vertus curatives : En Irlande, certaines d'entre elles guérissaient de la stérilité. Beaucoup de ces fontaines "miraculeuses" seront reprises en main par les chrétiens, qui les dédieront à leurs saints. Mais les druides pouvaient également rendre l'eau maléfique, la rendre si pure qu'elle foudroyait ceux qui l'approchaient en bravant l'interdit. Les druides s'affirmaient également maîtres du feu. Selon les auteurs classiques, ils apaisaient le dieu Taranis par un bûcher où ils jetaient des victimes humaines, souvent enfermées dans des paniers d'osier, de paille ou de bois. Il est probable que ces sacrifices, qui ont impressionné les Anciens, étaient tout à fait exceptionnels : ![]() |
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Le portique votif de Roquepertuse |
Chodron votif rempli d'objets rituels, retrouvé près d'une source thermale en Bohème. |
![]() Menhir orné de bas-reliefs et couronné de gui. |
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