Le manuscrit mesure neuf pouces par six et comprend 204 pages de texte. Presque chaque page contient une illustration parfois en couleurs: plantes fantastiques, diagrames astrologiques, panoramas bizarres avec des femmes nues. Mais même si les dessins sont étranges, c'est le texte, de petites lettres écrites avec soin, qui étonne vraiment. Il est écrit dans un alphabet mystérieux qui n'existe nulle part au monde et, après des siècles d'études, ni le meilleur médiéviste, ni le plus patient des cryptographes n'a encore réussi à établir ce qu'il dit, qui l'a écrit, où, quand, ou pourquoi...


2008 une analyse au carbone 14 sur le "manuscrit de Voynich",suggère que l'ouvrage est été rédigé entre 1404 et 1438. Mais à première vue, le manuscrit ressemblait à un manuel d'alchimiste ou d'herboriste, mais après de nombreuses analyses et tentatives de décodages, sans résultat, de nombreux scientifiques ont évoqués l'hypothèse du canular. Wilfrid Voynich a été suspecté d'avoir lui-même fabriqué l'ouvrage qui porte son nom. En tant que marchand de livres anciens, il disposait des moyens et des connaissances nécessaires pour inventer un manuscrit faussement attribué à Roger Bacon. Un tel livre aurait représenté une fortune et un mobile financier pourrait avoir motivé la création de ce faux. Cette possibilité semble pouvoir être définitivement écartée aujourd'hui. En effet, des chercheurs de l'Université de l'Arizona ont utilisé la méthode de datation par radiocarbone sur les 246 pages ,ils ont constaté que le manuscrit a été rédigé entre 1404 et 1438, a déclaré Walter Koehler, un producteur qui a supervisé le nouveau documentaire consacré au manuscrit. En outre, des experts de l'Institut de recherche McCrone à Chicago ont déterminé que l'encre utilisée pour la rédaction du mystérieux ouvrage n'a pas été ajouté à une date ultérieure. Selon les mêmes experts, le texte a probablement été écrit en Italie du Nord. Devant ces constatations, «il n'y avait aucun expert sérieux qui l'aurait daté à l'époque pré-colombienne», explique Koehler, mais plutôt au 16e siècle, lorsque le codage des textes étaient à la mode. «Bien que nous n'ayons pas été en mesure de débloquer le mystère du texte, la datation permet désormais aux chercheurs l'actualisation des techniques d'encodage et de se concentrer sur de nouvelles approches», poursuit Koehler. Cependant, certains experts comme l'allemand René Zandbergen pense que les lettres mystérieuses pourraient simplement être des ornements inspirés de l'arabe... Même si cette nouvelle expertise, vient d'apporter en quelque sorte la pierre à l'édifice, elle apporte surtout de nouvelles questions et reste une fabuleuse énigme historique, offerte à la sagacité de tous les cryptologues en herbe.

D'où vient ce livre étrange?
On y fait référence pour la première fois dans une lettre écrite à Prague le 19 août 1666 par Joannes Marcus Marci, Marci , docteur, scientifique, orientaliste, et recteur de l'université de Prague, la plus ancienne de l'Europe centrale. Marci avait obtenu le manuscrit d'un ami, médecin de Rodolphe II, l'empereur du Saint Empire. Ce Habsbourg, collectionneur de tableaux, passionné de science avait fondé un jardin botanique et construit un observatoire pour Tycho Brahe et Johannes Kepler. Il avait aussi acquis une impressionnante collection de livres rares dont le célèbre manuscrit pour lequel il avait payé 600 ducats. On ne sait pas si Marci avait tenté de déchiffrer le manuscrit. Mais, septuagénaire, voyant la mort venir, il avait commencé à distribuer sa bibliothèque personnelle à ses amis. Il réserve le manuscrit pour le jésuite Athanasius Kircher à Rome qui avait été son professeur. Dans sa lettre à Kircher il se dit convaincu que le manuscrit, convaincu, ne pourrait être lu par personne d'autre. Le père Kircher est en effet un bon choix. Son intérêt pour les hiéroglyphes et autres sujets archéologiques était bien connu. Mais il semble qu'il n'ait pas tenté de déchiffrer le texte. Trois siècles passent durant lesquels le manuscrit tombe dans l'oubli. En 1912, Wilfrid M. Voynich, collectionneur de livres anciens, découvre le manuscrit dans la bibliothèque de la Villa Mondragore, un collège jésuite près de Rome. Voynich l'achète et le ramène en Amérique. Il en fait parvenir des copies à des spécialistes: linguistes, paléographes, médiévistes et même astronomes et botanistes. Le manuscrit résiste à toutes les tentatives de déchiffrement.


 
En 1919, il demande l'aide de William R. Newbol, un spécialiste du grec, du latin et d'autres langues anciennes. Pendant six ans, Newbold s'acharne. Il meurt convaincu, comme d'ailleurs l'empereur Rodolphe II, que l'auteur est Roger Bacon. Ce dernier est le scientifique le plus étrange du Moyen Age. Ce moine anglais du XIII siècle, théologien et savant est le précurseur de la science expérimentale. En fait, ce personnage est tellement extraordinaire que les spécialistes lui accordent la paternité de tous les manuscrits intéressants dont on ne connaît pas les auteurs. Bien avant Vinci, Bacon avait eu la prémonition des voitures sans chevaux, des bateaux à moteur, des machines volantes etc. On lui attribue même l'invention de la poudre à canon. Mais les dernières recherches montrent que le manuscrit a été écrit vers 1500 deux siècles après la mort de Bacon. Mais c'est peut-être une copie d'un texte de Bacon....



Si l'auteur reste inconnu, le texte demeure une véritable sirène pour les cryptographes. et, puisqu'on ne peut pas lire le texte, il faut se tourner vers les dessins. La majorité représente des plantes ou leurs parties. Sur les 400 dessins botaniques seules seize plantes ont été identifiées, et encore, on n'est pas certain. Etrangement, certains dessins ressemblent à des sections minuscules d'organismes végétaux comme si l'auteur les avait observés à travers un microscope lequel n'a pas été inventé avant le XVI siècle. Il n'y a aucune explication pour les nombreuses femmes - il n'y a aucun mâle- nues qui apparaissent dans des cercles concentriques.

 
Roger Bacon (1214 - 1294), surnommé Doctor mirabilis ( Docteur admirable ) en raison de sa science prodigieuse, philosophe, savant et alchimiste anglais, considéré comme l'un des pères de la méthode scientifique. Pour lui, « aucun discours ne peut donner la certitude, tout repose sur l'expérience », expérience scientifique ou religieuse. « Ce moine, méconnu et horriblement persécuté pendant sa vie, est la plus grande figure scientifique du Moyen Âge. C’est le génie le plus vaste et le plus complet qui, dans cette longue période, se soit produit en Europe. »


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