Jim Jones fondateur et instigateur de la secte | ||
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![]() Le 18 novembre 1978, Jim Jones, gourou américain de la secte du Temple du peuple, poussait au suicide 914 fidèles à Guyana, en Amérique du Sud, soit la plus grande perte humaine des États-Unis avant les attentats du 11 septembre 2001. Jim Jones avait un rêve on ne peut plus noble: réunir les Noirs et les Blancs, en pleine Amérique ségrégationniste. Mettre fin au racisme, rendre les gens heureux, les soigner, les aider. Ces vœux pieux ont été réalisés un temps, avant que ce pasteur américain ne dérive à la fin des années 70. Il y a quarante ans désormais, 914 adeptes de la secte du Temple du peuple mourraient dans la jungle de Guyana. Se sont-ils suicidés ou ont-ils été poussés vers la mort? Aucune explication officielle n'a jamais été donnée. Quoi qu'il en soit, la mort de ces embrigadés est étroitement liée au destin de leur «père», un révolutionnaire marxiste auteur de divers méfaits durant sa carrière de révérend. Viols, séquestrations, affabulation, captation d'héritage... Retour sur le parcours d'un homme dont la folie provoqua la plus grande perte humaine aux États-Unis avant les attentats du 11 septembre 2001. |
Jones réserve des sévices corporels ou des humiliations publiques aux fidèles qui ne respectent pas ses règles23. Le mercredi soir, il organise des « réunions de catharsis » où chacun doit confesser ses fautes et recevoir la punition qui convient. Pendant les premières années, il s'agit plutôt de confessions permettant des critiques constructives et vues comme une expérience positive par les fidèlesG 14. Avec le temps, la personne qui se confesse commence à subir des sanctions physiques : elle peut par exemple recevoir des coups de planche en bois ou de tuyau d'arrosage, ou être forcée à prendre part à un match de boxe entre personnes sanctionnées. Ces réunions deviennent de plus en plus violentes au cours des années 1970 |
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Jim Jones établit une « Planning Commission », sorte de garde d'élite du Temple3. La Planning Commission comprend 37 membres en 1973, mais arrive rapidement à une centaine de personnes : presque intégralement blanche et composée en grande partie de jeunes femmes, elle comprend tous les fidèles haut gradés au sein du Temple, ainsi que des personnes dont Jones se méfie et qu'il veut surveiller de prèsM 3. Tous les membres de la secte doivent enfin signer des confessions écrites où ils affirment avoir violé un enfant, prévu de tuer le Président, ou commis tout autre crime passible d'une lourde peine. La Planning Commission menace de publier les lettres écrites par les personnes quittant la secte24. Ils doivent aussi signer des feuilles vierges au cas où le Temple voudrait créer d'autres documentsR 48. Un jour, Deanna Mertle doit écrire : « s'il vous plaît, gardez Daphene et Eddie [ses filles] loin de moi. Je n'arrive pas à arrêter de les battre malgré toutes mes prières, ne cédez pas, c'est pour leur bien »H 28 ; de cette façon, Jones s'assure qu'elle sera séparée de ses enfants si elle s'enfuit |
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Le 18 novembre 1978, les fidèles vivant à Georgetown, incluant Sharon Amos et Stephan Jones, reçoivent l'ordre de « venger le Temple » après la défection de 16 personnes plus tôt dans la journéeR 96. Perplexes, Stephan Jones et deux de ses camarades décident de rendre visite aux Concerned Relatives, qui logent dans un hôtel voisin, pour savoir s'ils sont en mesure d'éclairer ces propos en expliquant la situation. L'information de la fusillade ne s'est pas encore répandue |
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À Jonestown, le pasteur a compris qu'il n'échappera pas à une enquête approfondie sur le meurtre de Leo Ryan. Il craint que les déserteurs ne racontent les conditions de vie du camp aux autorités américaines, détruisant alors sa défense. Il lance enfin le plan de suicide collectif, dit « suicide révolutionnaire », répété maintes fois à Jonestown. Les infirmières du Temple préparent un mélange de cyanure de potassium et de limonade de marque Flavour-Aid, une version britannique bon marché du Kool-Aid. Ce mélange inclut aussi de grandes quantités de médicaments, en particulier du Valium, du Phenergan et de l'hydrate de chlora |
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