La construction de l’obélisque inachevée a été commandée par la reine Hatchepsout près de 1 500 ans avant notre ère. À cette époque, ces monolithes symbolisaient la présence du dieu créateur Atoum-Rê. Particulière attachée à Amon-Rê, l'une des formes de cette divinité, la reine a tenu à lui rendre hommage en dressant un monument à la hauteur de sa grandeur. Elle décida alors de bâtir le plus grand obélisque jamais construit en Égypte, et projetait de l'ériger devant le temple d'Amon-Rê à Karnak, dans la cité de Thèbes. La carrière de granite d'Assouan fut donc réquisitionnée par la reine pour les travaux.


 
 
 
 
 


Sous les directives des architectes royaux, les tailleurs de pierre choisirent le banc rocheux le plus homogène du site. Ils commencèrent à damer sa surface pour la rendre parfaitement lisse. Puis, ils creusèrent des tranchées tout autour de la roche. Cette partie devait constituer l'épaisseur de l'obélisque. Alors qu'ils commençaient à tailler la partie inférieure de l'édifice, ils entendirent soudainement un bruit sourd et déchirant. Un son qu'ils connaissaient trop bien. Ils se précipitèrent tous à la surface du monument. Leurs inquiétudes se sont alors confirmées. Une grande fissure était apparue à la surface de l'obélisque en formation. La pierre avait craqué sous les coups de marteaux. Et en un instant, tout le travail acharné des ouvriers fut réduit à néant. Informée de la tragédie, Hatchepsout y vit un signe des dieux. Son neveu et successeur, Thoutmôsis III, devait être le bâtisseur des obélisques de Karnak, œuvre qu'il accomplit plusieurs années plus tard. Le projet de la reine fut donc abandonné et l'obélisque demeura inachevé jusqu'à nos jours.


 
 
 

Commanditaire: Thoutmôsis III
Construction: XVIIIe dynastie
Matériau: Syénite (granit d’Assouan)
Inscriptions: Anépigraphe
Poids: 1 200 t
Hauteur actuelle: 41,75 m
Emplacement d’origine: carrière d’Assouan
Emplacement actuel: musée de l’obélisque inachevé
Coordonnées: 24° 04′ 37″ N, 32° 53′ 44″ E
Ce gigantesque obélisque donne des indications
sur la façon dont ces monuments étaient taillés dans
le massif granitique. Sans doute à cause d'un défaut
dans la roche, les ouvriers l'abandonnèrent, sans
le détacher du sol. Cet état d’inachèvement permet de mieux
comprendre les procédés d’extraction qu’utilisaient les Égyptiens
dans les temps anciens : l'état des immenses saignées latérales montre
que la roche était attaquée par percussion
(très certainement à l'aide de marteaux ou boules de dolérite),
plutôt que par la technique courante à l'époque romaine des encoches
et des coins de bois gonflés à l'eau, ou encore des coins métalliques.
On choisissait d'abord un banc rocheux homogène et dépourvu
de toute fissure, puis on aplanissait sa surface par l'application
de briques chaudes brusquement refroidies à grande eau. Le granite
était alors damé sans relâche à l'aide des boules de dolérite, dont
on a retrouvé de nombreux exemplaires formés naturellement dans les
vallées de toute cette région désertique, à l'est comme à l'ouest du fleuve.
Ces boules pèsent couramment 5 kg, et mesurent 15 à 30 cm de diamètre.
Elles permettent de pulvériser, en une heure de travail,
le granite d'Assouan sur une épaisseur de cinq millimètres.





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