Il est probable que la construction de ce monument funéraire haut de 45 mètres, et entouré d'une cour close de 242,5 mètres par 105, ait commencé avant même la mort du roi Mausole. Le chantier se serait poursuivi ensuite sous la direction de sa veuve Artémise. Pythis serait le principal architecte du mausolée d'Halicarnasse et également sculpteur du somptueux quadrige qui ornait le sommet du monument. Parmi les autres sculpteurs ayant oeuvré à la réalisation du riche ensemble décoratif du mausolée, l'architecte romain Vitruve évoque notamment Praxitèle, l'un des sculpteurs les plus connus de la Grèce Antique, mais aussi Scopas, Bryaxis et Léocharès.
Seules les fondations du tombeau de Mausole subsistent aujourd'hui Comme six des sept merveilles du monde - seule la pyramide de Khéops subsiste - le mausolée d'Halicarnasse a entièrement disparu. Entretenu jusqu'au XIIe siècle, plusieurs tremblements de terre successifs eurent finalement raison de lui. Selon des témoignages de l'époque, l'édifice était en ruines au XIVe siècle et ses pierres furent utilisées pour la construction de bâtiments voisins. On estime toutefois que la destruction de l'édifice était déjà ancienne à ce moment-là. Les pierres des soubassements furent notamment utilisés par les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem pour l'érection du château Saint Pierre et la consolidation des murs d'enceinte de la ville. Les vestiges du mausolée furent découverts à la fin du XIXe siècle par l'archéologue britannique Charles Thomas Newton qui expédia immédiatement ses trouvailles à Londres. Ne subsistent sur le site dans un bon état de conservation que les fondations et quelques éléments éparses, notamment des colonnes.
Un gigantesque quadrige se trouvait au sommet du mausolée d'Halicarnasse L'un des éléments les plus spectaculaires du mausolée était sans conteste le quadrige en marbre de 6 mètres de haut qui ornait son sommet. Cet ensemble était composé de quatre chevaux tirant un char à deux roues sur lequel étaient disposées deux statues monumentales de Mausole et son épouse Armétise. "Après avoir été dûment sorti, il fut placé sur un traîneau et traîné vers la mer par 80 ouvriers turcs. Sur les murs et les toits des maisons que nous longions étaient assises les dames voilées de Bodrum. Ils n'avaient jamais rien vu de si grand auparavant et la beauté de la statue surpassait la réserve imposée par l'étiquette turque. Les dames de Troie, regardant le cheval de bois entrer dans la brèche, n'eussent pas été plus étonnées.", s'est souvenu avec émotion Charles Thomas Newton dans le volume I de son ouvrage "Voyages et découvertes dans le Levant" (Londres, 1865). Les statues de Mausole et Artémise, trésors du British Museum Si certains éléments de décoration découverts lors des fouilles réalisées au XIXe siècle sont aujourd'hui exposés sur le site, les éléments les plus spectaculaires et les mieux conservés sont conservés au British Museum. C'est donc à Londres qu'il est nécessaire de se rendre pour admirer les statues colossales de Mausole et Artémise, des reliefs sculptés en marbre ainsi que des fragments de l'énorme char à quatre chevaux en marbre qui couronnait le mausolée.
Le nom de Mausole a donné le terme "mausolée" Le mot "mausolée" désigne un monument funéraire fastueux et de grandes dimensions. Le terme est évidemment directement dérivé du nom de Mausole et il a d'abord été utilisé uniquement pour désigner son somptuaire tombeau. Ce n'est que plusieurs siècles plus tard, probablement aux alentours du 1er siècle après JC, que son usage s'est généralisé. A noter que le mausolée est différent du cénotaphe. Le premier abrite le corps du défunt, alors que le second est un mémorial dont l'apparence est proche de celle du tombeau mais n'abrite aucun corps.