Bien que les premières véritables loges de francs-maçons, distinctes des corporations, soient apparues au XVIIe siècle, en Écosse, la franc-maçonnerie a toujours ajouté à cette origine historique une origine légendaire et symbolique plus ancienne, support du travail initiatique de ses membres.
Les premiers francs-maçons positionnaient symboliquement cette origine mythique aux origines de la maçonnerie elle-même (comprendre aux origines de l'art de bâtir). Dans un siècle où les travaux de la paléontologie n'existaient pas encore, il fut tout naturel pour eux de placer cette origine à l'époque d'Adam (le premier homme, selon la conception de l'époque), à celle de Noé (construction de l'arche et religion première) ou, beaucoup plus fréquemment, à celle de la construction du temple de Salomon par l'architecte Hiram Abif.
Vers 1390 déjà, le « Manuscrit Régius », qui décrivait les usages des maçons anglais, plaçait emblématiquement leur corporation sous l'égide d'Euclide et de Pythagore, pères de la géométrie, et sous la protection du roi Athelstan d'Angleterre.
En 1736, en France, le chevalier de Ramsay rattache la franc-maçonnerie aux Croisés. D'autres, un peu plus tard, transformeront cette référence en une référence symbolique au Saint Empire romain germanique, ou à l'Ordre du Temple (en Allemagne, en Angleterre et en France).
Suite à la parution en France du Séthos de l'abbé Jean Terrasson en 1731 puis à la redécouverte de l'Égypte antique par les occidentaux, c'est tout naturellement que certains rituels maçonniques déplacèrent l'origine symbolique à l'époque de la construction des pyramides.
Au milieu du XIXe siècle romantique enfin, à l'occasion de la redécouverte de l'héritage du Moyen Âge, le mythe maçonnique renforça tout aussi naturellement ses références à la construction des cathédrales.
Derrière toutes ces apparentes modifications symboliques se détache clairement une constante: La franc-maçonnerie s'est toujours placée sous le patronage symbolique de tous ceux qui firent progresser, tout au long de l'histoire, l'art de bâtir et les valeurs dont elle se réclame.
Un rite maçonnique est un ensemble cohérent de rituels et de pratiques maçonniques.
Au XVIIe siècle, les rituels maçonniques, beaucoup plus simples que ceux du siècle suivant, n'étaient pas censés être écrits et n'étaient jamais imprimés. Ils ne sont plus connus de nos jours que grâce à un très petit nombre de notes manuscrites ayant échappé à la règle et au temps, ainsi que par quelques anciennes divulgations. L'étude de ces documents montre qu'ils évoluèrent assez considérablement au fil du temps.
Au XVIIIe siècle, après la réorganisation des pratiques consécutive à la fondation des premières Grandes Loges, les Anciens et les Modernes pratiquent de nouveau des rituels assez similaires, qui ne se distinguent que par un assez petit nombre de points remarquables, tels que la place de certains éléments symboliques, la manière de transmettre les mots de passe, ou une référence plus ou moins importante à la religion chrétienne.
Cependant, dès les années 1740, on voit apparaître de nouvelles divergences, à côté des rituels traditionnels des trois premiers degrés, sous la forme de plusieurs centaines de rituels de degrés additionnels dits de « hauts grades » dont beaucoup n'étaient que des variantes les uns des autres, ou restèrent à l'état de projets, ou ne furent en réalité jamais vraiment pratiqués. Cette multiplication des rituels maçonniques aboutit à diverses initiatives visant à normaliser les pratiques et à les rassembler en ensembles cohérents et stables : Les rites maçonniques. Les plus connus à travers le monde sont, outre le Rite des Anciens Devoirs et le Rite du Mot de maçon déjà mentionnés mais aujourd'hui disparus, le Rite émulation, le Rite écossais ancien et accepté, le Rite d'York et le Rite Français. Un peu plus d'une dizaine d'autres, d'ancienneté et de notoriété extrêmement diverses, sont pratiqués à travers le monde. En 1830, le livre intitulé « le tuileur de guillaume » en recensait pas moins de 52 en tout, dont beaucoup ne sont plus usités de nos jours.
Les différences entre tous ces rites sont généralement minimes en ce qui concerne les trois degrés fondamentaux de la franc-maçonnerie, et ne deviennent substantielles qu'au niveau des degrés additionnels et facultatifs parfois nommés « hauts-grades ».
Bien qu'elle ne propose pas à proprement parler une doctrine qui serait cachée aux non-initiés, la franc-maçonnerie est parfois considérée comme ésotérique dans sa pratique, dont certains aspects ne sont généralement pas révélés au public.
Plusieurs raisons ont été invoquées pour expliquer ces « secrets ».
La maîtrise des pratiques tenues secrètes (par exemple la maîtrise de certaines gestuelles) sert de moyen de reconnaissance entre les francs-maçons.
La franc-maçonnerie utilise, pour explorer les problèmes éthiques, un système d'initiation par degrés qui ne peut se concevoir qu'au moyen d'un enseignement et d'une révélation progressive.
Elle s'est développée à un moment où le souvenir des guerres de religion et des persécutions religieuses était encore très présent dans les mémoires, et où il valait mieux se cacher pour parler librement de sujets sensibles.
Toutefois, les rituels maçonniques et les signes de reconnaissance ayant été publiés depuis longtemps, certains considèrent qu'il n'y aurait plus aucun secret à découvrir en franc-maçonnerie en dehors de ceux que constituent, selon les adeptes, la « magie du vécu » et l'élaboration lente d'une compréhension intime du processus initiatique maçonnique, incommunicables par nature à qui ne les a jamais expérimentées.
La franc-maçonnerie se présente donc aujourd'hui plus souvent comme une société « discrète » que comme une société « secrète ». Chaque maçon est libre de se dévoiler mais ne peut dévoiler un autre maçon vivant.
Les sept devoirs du franc-maçon adogmatique
1- Combattre pour la liberté absolue de conscience
2- N’imposer aucun livre sacré en loge
3- Accepter le dialogue sur tous les sujets
4- Placer le Bien de l’humain en référence de la morale