La première fois que l'on a effectué une cryogénisation sur un humain, cela remonte à 1967 : James Bedford, psychologue canadien, décide de se faire congeler à son décès à l'âge de 73 ans. Avec l'amélioration des techniques de congélation/décongélation des cellules et l'essor des assurance-vie proposant ce type de funérailles, depuis les années 60 c'est près de 300 personnes qui ont effectué une cryogénisation à travers le monde et plus de 2000 qui ont déjà signé un contrat de cryogénisation une fois leur heure venue. Pour les personnes qui souhaitent reposer congelées une fois mortes, elles peuvent faire appel à différentes sociétés qui proposent ce type de "service". Aux Etats-Unis, les plus connues sont Cryonics Institute et Alcor Life Extension Foundation. En Europe, nous pouvons trouver KrioRus, basée à Moscou. Pour espérer pouvoir se payer le luxe de se faire cryogéniser, il vous faudra débourser entre 30.000 et 200.000 dollars ! Pour rappel, en France, chacun a le droit de choisir comment organiser ses funérailles. Cela concerne uniquement l'inhumation, l'incinération ou le don du corps à la science. La cryogénie reste jusqu'à présent, une pratique interdite dans notre pays. Zhan Wenlian, 49 ans, est décédée d’un cancer du poumon le 8 mai. Enfin presque : son corps a été cryogénisé dans l’espoir de la faire revivre dans le futur. Une première en Chine. Une cuve remplie de 2 000 litres d’azote liquide : le cercueil dans lequel a choisi de reposer Zhan Wenlian est un peu particulier. Mais la première Chinoise cryogénisée ne compte pas y passer le reste de l’éternité. Le corps de cette femme décédée d’un cancer du poumon (et volontaire pour l’expérience) a été entièrement conservé dans l’espoir de pouvoir retourner à la vie dans le futur – si possible à un moment où l'on aura à la fois trouvé un moyen de la ranimer, et aussi un remède au cancer du poumon. La procédure a été réalisée dans les laboratoires du Yinfeng Biological Group, une entreprise privée spécialisée dans les techniques de préservation du corps humain, en partenariat avec l’université Shandong et l’entreprise américaine Alcor Life Extension Foundation, spécialisée dans la cryogénisation.

Zhan Wenlian, 49 ans James Bedford; 73 ans


La résurrection de patients cryogénisés doit donc faire face à de nombreux obstacles. Des obstacles qu'il est impératifs de contrer sur les humains en effectuant de nombreux tests sur des animaux réalisés sur différentes durées. C'est d'ailleurs le travail des chercheurs qui enregistrent des résultats encourageants. Comme le centre de recherches Twenty First Century Medecine, situé en Californie, qui est parvenu à congeler un rein de lapin puis à le réanimer en le greffant sur un autre animal. Désormais le laboratoire effectue une expérience à grande échelle : cryogéniser un mammifère entier et tenter de le réveiller à l'horizon de 2030 !
Aujourd'hui, les sociétés qui proposent des contrats de cryogénisation ne sont pas en mesure d'assurer à leurs clients qu'elles pourront les ramener à la vie dans les années à venir, ni même leur affirmer que les progrès de la science et de la médecine leur permettront de les guérir. Mais quoi qu'il en soit, vous ne perdez rien à essayer l'expérience : une fois mort, que vous soyez sous terre, en cendres ou dans la glace, si on ne parvient pas à vous réveiller, le résultat reste le même. Le seul risque est de perdre pas mal d'argent mais, une fois dans l'au-delà, l'argent n'a plus vraiment de valeur à vos yeux. Pour les scientifiques, ce ne sera pas avant 100 à 200 ans que l'on pourra voir un être humain revenir à la vie après un passage dans la glace.



Retour: accueil
Retour: EMI
Allez à:
 Recherches
  Boite aux lettres