Le Colisée (Colosseo en italien), à l'origine amphithéâtre Flavien (amphitheatrum Flavium en latin), est un immense amphithéâtre ovoïde situé dans le centre de la ville de Rome, entre l'Esquilin et le Cælius, le plus grand jamais construit dans l'Empire romain. Il est l'une des plus grandes œuvres de l'architecture et de l'ingénierie (en) romaines. Pouvant accueillir probablement 50 000 spectateurs (les estimations plus anciennes de 80 000 spectateurs, soit un douzième de la population romaine, étant exagérées)3, le Colisée, témoin de l'évergétisme impérial, a été utilisé pour les venationes (combats d'animaux sauvages), les munera (combats de gladiateurs) et autres spectacles publics, tels que des exécutions de condamnés à mort, des reconstitutions de batailles célèbres et des drames basés sur la mythologie romaine. Le nom latin initial du Colisée était amphitheatrum Flavium . Le monument a été construit par les empereurs de la dynastie Flavienne pour offrir aux citoyens des spectacles, d'où son nom d'origine5. Ce nom est encore fréquemment utilisé dans les ouvrages spécialisés, mais il est peu connu du grand public. Dans l'Antiquité, les Romains ont parfois évoqué le Colisée sous le nom d'Amphitheatrum Caesareum, dans un contexte poétique
Après le grand incendie de Rome en 64 apr. J.-C, Néron se fit construire un somptueux palais. S'étant saisi de terrains au fond d'une vallée basse au fond de laquelle courait un ruisseau canalisé, entre le Cælius, l'Esquilin et le Palatin, il fit édifier la magnifique Domus aurea. Devant des pavillons, jardins, et portiques, il créa un lac artificiel qui constituait la partie centrale du complexe palatial et fit placer le Colosse de Néron non loin de l'entrée du domaine. L'aqueduc préexistant de l'Aqua Claudia fut prolongé pour l'approvisionnement en eau de cette zone À sa mort en 68, Néron fit l'objet d'une damnatio memoriae. La zone fut transformée par Vespasien et ses successeurs qui, par un geste de propagande antinéronienne, voulaient rendre aux plaisirs du peuple romain une partie de l'espace urbain que Néron avait confisqué pour sa propre jouissance, dans le cadre de l'évergétisme impérial15. La statue colossale fut conservée, mais on démolit une grande partie de la Domus aurea dont les vestiges servirent de fondations aux thermes de Trajan. Selon l'inscription portée sur un bloc de marbre trouvé sur le site, telle que reconstituée par l'épigraphiste Géza Alfödy,l'empereur Vespasien a ordonné que l'on édifie ce nouvel amphithéâtre sur sa propre part de butin. Compte tenu des montants en cause, il ne peut s'agir que des trésors saisis par les Romains à la suite de leur victoire dans la première guerre judéo-romaine de 70, notamment lors du sac de Jérusalem et du pillage de son temple.
Sous le règne de Trajan, en 107, 11 000 animaux et 10 000 hommes auraient été impliqués durant 123 jours de fête. Côté technique, 2 000 marins étaient employés pour manœuvrer au-dessus du Colisée l'immense velarium qui donnait de l'ombre aux 55 000 spectateurs. Ceux-ci pouvaient alors admirer à la belle saison, et environ six fois par an, le combat des gladiateurs dont l'âge dépassait rarement 22 ans. L'arène continua d'être utilisée pour des concours jusqu'au vie siècle au moins, avec les derniers combats de gladiateurs vers 435. Les chasses aux animaux sauvages se poursuivirent au moins jusqu'en 523 Au cours des xvie et xviie siècles, les fonctionnaires de l'Église cherchèrent à donner un rôle productif au grand monument à l'abandon. Sixte Quint (1585-1590) envisagea de transformer l'édifice en filature de laine où l'on emploierait les prostituées, mais cette proposition ne fut pas suivie d'effet par suite de son décès28. En 1671, le cardinal Altieri autorisa son utilisation pour des courses de taureaux, ce qui provoqua un tollé.
Deux cent quarante mâts d'une vingtaine de mètres de hauteur étaient dressés en encorbellement autour du sommet de l'attique. Ils soutenaient un vaste auvent rétractable, connu sous le nom de velum ou velarium (toile de lin ou de chanvre qui pouvait être colorée pour donner des ambiances particulières), qui abritait les spectateurs du soleil. Le Colisée était entouré d'une place de 17,5 m de large pavée de travertin et délimité par les bornes fixées43 dans le sol dont la fonction est discutée (ancrage des cordes de rappel du velarium, portes pour filtrer et réguler les accès au monument)44. Les jours de spectacle, cette place regorgeait de colporteurs et de pickpockets45. L'énorme capacité du Colisée rendait indispensable un dispositif d'accès et d'évacuation rapide, pour lequel les architectes mirent au point des solutions similaires à celles que nous connaissons dans nos stades modernes. Les spectateurs étaient assis dans un arrangement hiérarchisé qui reflète la nature rigide et stratifiée de la société romaine. Des inscriptions gravées sur les gradins indiquent à quelle catégorie de personnes ils étaient destinés, par exemple equitibus romanis (c'est-à-dire « pour les chevaliers romains »), ou encore pædagogis puerorum (« pour les maîtres d'école »).

 

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